Pourquoi ce blog ?

Ce blog, non subventionné par le Qatar, cependant pas moins niais qu'un autre, est destiné à promouvoir les idées républicaines mais aussi à évoquer l'aspect étrange de notre société et puis, enfin faire un peu de bruit autour de mes livres...

vendredi 25 juillet 2014

Tueur de libraires

La loi anti-Amazon est déjà obsolète, la livraison à 1 centime la contourne.
Législation : La gratuité des livraisons de livres en France est interdite. Qu’importe, Amazon, encore lui a déjà la parade : son programme Premium incluant la gratuité des frais de port échappe à la loi et pour les autres livraisons, elles seront facturées 1 centime. Ah ça n’est pas gratuit, certes non !
Votée au Parlement fin juin et entrée en application depuis quelques jours, la loi présentée comme anti-Amazon s’avère comme attendu inefficace à équilibrer la concurrence entre le géant américain et les libraires indépendants. La lutte entre le glaive et le bouclier continue…
Pour rappel, le principe instauré par la loi interdit désormais aux vendeurs, et en particulier les e-commerçants, de cumuler la remise de 5% sur le livre et la gratuité des frais de port. Mais tout en critiquant le texte adopté par les députés, l’e-commerçant réfléchissait déjà à la parade.

En raison de sa taille, Amazon est en mesure de négocier des prix serrés avec les transporteurs, ce qui lui permet d'offrir, ou presque, les livraisons. Avec des volumes bien moindres, les libraires eux ne sont pas en mesure de rivaliser. Et la loi n'impose pas aux consommateurs de se rendre physiquement chez un libraire et d'y acheter des livres. Par ailleurs, depuis 2009, la consommation de livres par ménage est en net recul. Lire demande un effort et notre monde ne nous y incite pas bien au contraire. M’en fout, je continue d’écrire sans me demande "pour qui ?"

vendredi 18 juillet 2014

Laïcité garante du vivre ensemble

 
La Cour de cassation et la Cour européenne des droits de l'homme viennent de placer la laïcité sous les projecteurs. De prime abord on ne peut que se réjouir de deux décisions qui confortent le principe républicain de laïcité tel que la France entend le promouvoir.
A un moment où certains dénoncent une laïcité liberticide, Il n'est pas indifférent de lire que le règlement intérieur d'une association peut restreindre la liberté de manifester sa religion dès lors que cette restriction est en lien avec les tâches accomplies et proportionnée au but poursuivi. Le juge nous rappelle implicitement que l'Etat de droit ne se résume pas à la démultiplication de revendications. Il autorise à restreindre certaines libertés à condition que ces restrictions soient elles-mêmes raisonnables et contrôlées par le juge.

Le juge laisse également entendre que les exigences de neutralité confessionnelle qu'impose le principe de laïcité pourraient s'étendre au-delà du seul territoire des services publics dès lors qu'une association de droit privé peut elle aussi réglementer l'expression des  convictions religieuses. Cette décision ne limite pas non plus cette réglementation aux seules associations recevant des subventions publiques, comme c'est le cas pour la crèche Baby Loup. Il n'est pas interdit de penser qu'elle pourrait aussi concerner la sphère de l’entreprise.

vendredi 11 juillet 2014

Pauvre Brésil !

Vous le savez je n’aime pas le foot. Ce n’est pas le sport en lui-même que je n’aime pas ; après tout taper dans un ballon n’a jamais fait de mal à personne. Non, ce que je déteste ce sont les valeurs négatives qu’il véhicule. À savoir, le nationalisme exacerbé, les fortunes dépensées pour certains transferts, le "bling-bling" de quelques joueurs au QI d’huitre et les supporters alcoolisés hurlants leur haine de l’adversaire, (leur QI ne doit pas non-plus être très reluisant). Les Brésiliens se sont réveillés mardi sous la pluie avec une immense gueule de bois. Tant d’argent dépensé pour un si minable résultat, alors que le pays est coupé en deux. Une immense pauvreté pour 70% de la population et de l’autre côté, une oligarchie arrogante, quasiment féodale, campée sur des privilèges insensés. Ces derniers, par exemple, faisant leurs emplettes dans les centres commerciaux les plus chers du monde. Comme pour les J.O. d’hiver, les installations sportives n’auront qu’une utilité post coupe du monde très discutable. En revanche, combien d’écoles de lycées d’universités qui ne verront jamais le jour ?  J’espère que le peuple aura la sagesse de ne pas réagir dans la violence. Si leurs gouvernants pensaient pouvoir calmer la révolte des plus indigents avec un ballon, ils ont tout faux, échec au roi ! Depuis Dilma Rousseff doit se faire toute petite dans ses chaussures Louboutin mais Platini est rassuré SA coupe du Monde n’a pas explosé… enfin pas encore…

vendredi 4 juillet 2014

Histoire courte

J’ai tendance à être souvent en avance et ce jour-là je n’ai pas eu à le regretter.
C’était il y a quelques années, avant que l’îlot Chalon ne disparaisse sous la pioche des démolisseurs. L’îlot Chalon était un tout petit quartier insalubre, ou plutôt un pâté de maisons, jouxtant la gare de Lyon à Paris. Mon TGV était à sept heures, il était six heures trente, j’avais donc le temps d’aller boire un café tranquillement. Le bar où j’entrais était lui aussi à l’image du quartier petit et un peu crasseux, à peine plus grand que celui que l’on trouve au bar des trains à grande vitesse.
Nous étions trois, le patron qui astiquait un percolateur rutilant, faisant visiblement sa fierté, un autre client lisant le journal et moi. J’avais demandé un café et un croissant, je commençai à le tremper dans mon café quand l’autre client débuta une revue de presse du jour, seulement pour lui, sans ostentation. Il ne cherchait pas un auditoire, non il commentait simplement à haute voix l’actualité du matin sur son Parisien avec l’accent des faubourgs. Je ne me souviens pas des faits marquants de ce petit matin, mais simplement d’une phrase qui me ravit encore aujourd’hui : « Ah encore une affaire de fausses factures, décidément tout est faux aujourd’hui, tiens même mon boucher me vend du faux-filet ! » Le tout dit sans lever le nez de son journal pour voir l’effet produit, une vraie brève de comptoir…
 (Tiré de mon premier livre "Étranges Nouvelles")