Finalement
le vrai plaisir, pour un auteur, outre la prise en main de l’objet, sortant
tout chaud de chez l’imprimeur, transmutation de son labeur solitaire en
livre ; c’est le moment où il rencontre ceux qui liront ses mots si
âprement agencés sur une page. Le choix délicat de chacun d’eux, leur
agencement laborieux, leurs permutations toujours incertaines, ont été au fil
des jours une aventure. Comme pour la cuisine, le plat mitonné pendant toute
une journée, sera dévoré en quelques minutes. L’écriture subit la même loi ;
une ligne travaillée pendant plusieurs heures sera lue en quelques secondes.
Bien sûr c’est frustrant, mais si c’est lu, c’est déjà ça ! et si le lecteur
aime, alors c’est le nirvana. L’auteur n’en demande pas plus. C’est en cela
qu’il perçoit son salaire… Le : « Ah
j’ai bien aimé » est à l’auteur ce que la caresse est au chien de
chasse rapportant son perdreau.
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