Le philosophe Yves Michaud nous dit : « Nos modes de relation à la culture ont profondément changé. Le
changement est technologique : smartphones, tablettes, liseuses, télé à la
demande. Mais aussi mental et
psychologique : moins de temps, attention réduite, zapping, privilège de
l’image sur le mot. La place laissée pour la lecture concentrée est donc
réduite, voir disparaît. Les tenants de la ″haute culture″ sont obligés de
constater qu’ils écrivent pour un public qui n’existe plus. Cela vaut aussi
pour les essais : on va revenir à la situation de la poésie et à des succès à
800 exemplaires. Il faut en tenir compte désormais en réduisant le nombre des
publications, en faisant bien la part des choses entre les livres pour
linéaires de supermarché et la littérature exigeante, en inventant probablement
des systèmes de publication et de diffusion beaucoup moins chers et hors du
circuit traditionnel pour celui-ci.» La lecture devient une île, le lecteur
comme un naufragé y résidant. Si autrefois on n’osait pas dire que l’on n’aimait
pas lire, aujourd’hui les tenants de cette opinion ne se cachent plus :
« Pas le temps, c’est chiant, ça me
fatigue, ça me prend la tête, je préfère la télé, etc ». Les meilleures
périodes de ventes se situent à Noël, quand on ne sait quoi offrir, on offre un
livre, mais là ce n’est pas le lecteur qui choisit. En revanche l’été c’est le
lecteur qui achète son livre pour la plage. Néanmoins pour ces deux
périodes les genres sont différents : Polar pour la plage et best-seller
pour Noël. Et moi qui continue d’écrire contre vents et marrées, comme si il
n’y avait pas déjà assez de livres dans le commerce, ah le con !
Continue d'écrire c'est bon pour toi et les lecteurs.
RépondreSupprimerMais on fait ce qu'on veut! Ce sont les modes de transmission qui comptent.
RépondreSupprimerNaguère, il n'y avait QUE la lecture... ensuite, les autres modes de communication étaient de faible qualité, ce qui n'est plus le cas..
le livre n'est plus l'unique façon de se cultiver; les deux écrans le grand et le petit ont fait dans ce domaine d'incommensurables progrès...
Quant au net... nous avons sur blog d'excellents échanges; les autres vecteurs prisés actuellement progresseront ou disparaîtront... Mais le vrai progrès est justement dans cet échange immédiat entre écrivains et lecteurs , lecteurs entre eux et écrivains entre eux...
Bien entendu j'écris et même à la main ai-je répondu à un jeune homme qui me posait la question... écrire à la main était semblait-il pour lui une honorable façon de perpétuer le passé et oui, j'écris encore à la main et avec un "Mont-Blanc" offert par mon époux il y a quelques décennies (actuellement on ne peut même y songer)... Ce gros stylo est voluptueux pour la main... Le "crayon de papier" également procure d'agréables sensations.... mais pour tout ce qui doit aller loin rapidement, je délaisse feutre et bille pour la machine...
Et oui, tout change, des choses disparaissent alors que d'autres naissent; il ne faut pas résister mais se laisser porter par "l'aigle bienveillant"dont parle le Yi -King et aussi savoir "passer à gué la rivière aux remous imprévisibles"; c'est encore le Yi King qui parle...
Je ne tirerai jamais pas même à 800 exemplaires, je ne laisserai aucune trace... et encore ces indestructibles blogs me survivront probablement et des passants me liront encore quand je serai sur l'autre rive.... "Tout est bien..."
Et alors? Si ça nous fait plaisir d'écrire !
RépondreSupprimeril y a fort longtemps dans la bibliothèque d'un CE aujourd'hui disparu quelques jeunes ouvriers pénétraient de façon timide et furtive. "Les bureaux" se taillaient la part du lion dans ce domaine où les "cols bleus" sacralisaient le livre en tant qu'objet et en prenant soin. Le responsable disait "ce ne sont que des objets et c'est le contenu qu'il faut préserver". Plus tard je découvrais cette idée du livre, qui une fois lu, se laissait en lieu public comme un témoin dans un relais. Une idée à suivre en quelque sorte.
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerJe serais un peu perdue sans livres alors il faut continuer d'ecrire et aussi donner l'envie à nos petits enfants d'ouvrir un livre , je crois que cela commence très tôt
J'ai 6 petits qui lisent tous pour mon plus grand plaisir
Bises