J’ai tendance à être souvent en avance et ce jour-là je n’ai pas eu à le regretter.
C’était il y a
quelques années, avant que l’îlot Chalon ne disparaisse sous la pioche des
démolisseurs. L’îlot Chalon était un tout petit quartier insalubre, ou plutôt
un pâté de maisons, jouxtant la gare de Lyon à Paris. Mon TGV était à sept
heures, il était six heures trente, j’avais donc le temps d’aller boire un café
tranquillement. Le bar où j’entrais était lui aussi à l’image du quartier petit
et un peu crasseux, à peine plus grand que celui que l’on trouve au bar des
trains à grande vitesse.
Nous étions
trois, le patron qui astiquait un percolateur rutilant, faisant visiblement sa
fierté, un autre client lisant le journal et moi. J’avais demandé un café et un
croissant, je commençai à le tremper dans mon café quand l’autre client débuta
une revue de presse du jour, seulement pour lui, sans ostentation. Il ne
cherchait pas un auditoire, non il commentait simplement à haute voix
l’actualité du matin sur son Parisien avec l’accent des faubourgs. Je ne me
souviens pas des faits marquants de ce petit matin, mais simplement d’une
phrase qui me ravit encore aujourd’hui : « Ah encore une affaire de
fausses factures, décidément tout est faux aujourd’hui, tiens même mon boucher
me vend du faux-filet ! » Le tout dit
sans lever le nez de son journal pour voir l’effet produit, une vraie brève de
comptoir…
Sourire matinal.
RépondreSupprimerA vrai dire des petites tranches de vie comme celle-ci se font rares... Quel dommage. J'ai aussi connu l'ilot Chalon avant sa destruction, mais en ai des souvenirs beaucoup moins drôles...
RépondreSupprimerExcellent ! bonne journée
RépondreSupprimerC'est excellent ! Tu vois même mon petit fils (2 ans et demi) me fait des brèves de jardin ou de cuisine. "Cachées bananes" par exemple et c'était vrai, un fin psychologue qui savait nos désirs d'éviter les conflits. Ou "Elle est mal rangée la brouette". Six mois ayant passé les mots à sa disposition étaient plus performants mais il sait à sa mesure comprendre et commenter le monde qui l'entoure...
RépondreSupprimerSuave, tout simplement suave. Tu viens de mettre un sourire dans ma figure pour le reste de la journée. Je n'ai jamais connus l'îlot Chalon, mais je peux facilement imaginer. Nous avons aussi de ces endroits connus seulement des habitués (généralement) à Montréal.
RépondreSupprimerUn si bel humour dès le matin, ne peut qu' enchanter la journée !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine
amitié
un bel esprit dès la matin c'est bon pour le moral !
RépondreSupprimerà propos des lecteurs..;sur la plage ce n'est pas l'endroit idéal lorsque j'y vais (pas souvent)j'emporte surtout des mots croisés qui me laissent vagabonder dans le bruit, pour
les lecteurs j'en connais mais il n'ont pas ce gout féminin de parler , de commenter et de comparer leur "ressenti" à la suite d'une lecture.
Faisant partie d'une association qui porte le nom de "lecture et dialogue" depuis 40 ans je peux affirmer que pour un groupe d'homme il y a plus de 20 groupes féminins !
C'est dommage de devoir adapter son écriture au lectorat potentiel !
bien cette réflexion il y a aussi ceux qui font fausse route et aussi les faut culs et la il y a matière ...l'ile aux chalon ancien quartiers de la gare de Lyon ou il ne faisait pas bon se promener mais il y a pire maintenant
RépondreSupprimerBon dimanche Jean-Mi! Ce genre d'anecdote me fait bien sourire. Au petit café où je vais, rien ne me fait plus plaisir que d'entendre les conversations autour de moi. Je ne vais pas là pour surprendre les secrets des autres, mais j'entends des trésors parfois. Il y a aussi le pendant malheureusement...
RépondreSupprimerJ'attends ton dernier livre commandé chez mon libraire. J'ai bien hâte de le lire. Bisous
L'îlot Chalon, mes débuts dans la photographie de rues et de reportage, j'y ai bien traîné avant sa démolition. D'excellents souvenirs et ton anecdote me fait sourire, à Paris c'est dans les petits cafés qu'il faut entrer.
RépondreSupprimerPasse un bon dimanche.
Les faux existaient déjà au moyen âge ! Pour te répondre, les Russes aiment les Français et les Arabes contrairement à beaucoup de nous. Bon lundi !
RépondreSupprimerTrès amusant, ce commentaire ! comme quoi, le peuple a de l'humour, non ?
RépondreSupprimerBon début de semaine.
Deux de mes garçons sont comme ce parisien : ils jouent avec les mots juste pour eux-mêmes, et il faut être à côté et tendre l'oreille pour les entendre et en profiter. Merci de nous partager celui-ci !
RépondreSupprimerBonjour, un moment de vie pris avec légèreté et humour cela fait du bien.
RépondreSupprimerrespectueusement
alixe
Un bon moment à savourer!
RépondreSupprimerIl est vrai que la phrase que tu souligne ne manque pas d'à propos ! :)
RépondreSupprimertrès sympa ces anecdotes plein d'humour. Bonne fin d'après-midi
RépondreSupprimerMerci beaucoup de votre passage sur mon blog qui me permet de découvrir aussi le vôtre; un lieu où les mots ont une place essentielle, ce n'est pas pour me déplaire. Alors, au plaisir de vous lire :)
RépondreSupprimerMe he quedado con una sonrisa, un bello relato.
RépondreSupprimerUn abrazo.
Beaucoup de choses sont fausses ! Mon récit fait peur mais ce n'est qu'une science fiction mais qui se veut réaliste, je ne sais pas faire autrement. Bon jeudi !
RépondreSupprimerMerci pour votre visite et quel blog superbe tous ce mots.
RépondreSupprimeramitié
J'adore cette histoire et la gouaille parisienne !
RépondreSupprimerMoi je dis quelquefois que je veux du "vrai filet". ça fait rire ! Bonnes vacances.
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