En ces
jours de commémoration de la seconde guerre mondiale et de passage du bac, nous
sommes nombreux à nous poser la même
question : « Et moi, dans
de telles circonstances, qu’aurais-je fait ? » Aurais-je été
comme 10% des Français dans la Résistance en parfaite connaissance des risques
encourus ? Me serais-je engagé dans la collaboration, comme dix autres pour-cent par veulerie ou opportunisme, ou alors, comme la majorité, serais-je resté sur
une prudente expectative ? Les Parisiens qui acclamaient le maréchal
Pétain le 6 avril 1944 sur la place de l’hôtel
de ville, étaient-ils différents
de ceux qui faisaient un triomphe à De Gaulle cinq mois plus tard au même
endroit ? S’il est évident aujourd’hui d’identifier parfaitement le noir et le blanc, dans ces années de
grisaille il en allait tout autrement. Certains se sont aventurés en toute
bonne foi dans ce qui nous apparait maintenant comme la mauvaise voie. En
revanche d’autres savaient que c’était la route du crime et de la trahison mais
s’y sont engagés par intérêt en suivant leurs instincts les plus bas. De
l’autre côté, ceux de la résistance, ne savaient pas toujours que le "jeu" les conduirait dans des souffrances indicibles,
torturés par les premiers. Certes à la libération,
il était plus facile de tondre de pauvres filles séduites par l’occupant que
d’aller faire le coup de feu contre une armée Allemande encore très agressive.
La question reste donc posée : « Moralement,
vaut-il mieux s’engager pour de bonnes raisons dans le mauvais camp ou de se
précipiter pour de mauvaises raisons dans le bon ? » Voilà une
question pour l’épreuve de philo de l’année prochaine. Moi je cherche toujours...
moi aussi je cherche encore et selon les moments la réponse me fait peur
RépondreSupprimerL'histoire se laisse écrire et n'est jamais que ce qu'on a décidé d'en retenir. Le bon n'est le bon qu'après coup.
RépondreSupprimerImpossible de savoir, surtout lorsque l'on a grandi et vécu avec le poids de ces événements... qui font de l'engagement contre le nazisme une évidence. Seul indice dans la brume, l'histoire familiale...au cours de laquelle "l'ennemi" a été clairement identifié dès le départ. Et aujourd'hui une autre barbarie se dessine, pas d'hésitation pour lutter contre.
RépondreSupprimerla philo ma toujours paru indigérable par contre ce que l'on ressent à une question on peut l'exprimer avec des mots ,belle journée
RépondreSupprimerComme dirait l'autre : c'est une bonne question, merci de l'avoir posée.
RépondreSupprimerIl me semble quand même que je n'aurais pas approuvé l'invasion allemande. Quant à savoir ce que j'aurais fait pour lutter, je ne sais vraiment !
Très bonne journée.
On ne peut pas savoir tant qu'on est pas confronté physiquement à ces événements "Ne pas trop attendre des autres ; mais n'en pas attendre trop peu. Cet homme capable de voler un morceau de pain, il est capable aussi bien d'offrir son dernier morceau de pain. Les hommes sont ainsi, mêlés de bon et de mauvais. Comme le ciel d'où nous viennent soleils et pluies, sourires et colères. Et au total, il faut quand même croire en l'homme." (G. Hyvernaud) et aussi ce grand philosophe nommé Cocluche "je suis capable du meilleur comme du pire, mais dans le pire, je suis le meilleur"
RépondreSupprimerJe crois que l'être humain ne peut imaginer ce qu'il aurait pu faire confronté à de telles circonstances : mais selon l'histoire familiale, le choix peut sembler évident ; et conduire au pire comme au meilleur en fonction des convictions. Il me semble quand même qu'un esprit libre ne pourrait supporter, accepter, de voir toute une masse de population pourchassée et détruite pour quelque cause que ce soit, sans s'engager dans une action pour combattre la barbarie.
RépondreSupprimerMa mère qui avait 20 ans en ce temps-là m'a raconté qu'il y avait avant tout le quotidien à vivre; qu'on en savait pas alors quel était le "bon côté". Que Pétain qui, à Verdun avait sauvé la France représentait la loi; que les résistants étaient des "terroristes" qui faisaient sauter des trains sans s'occuper de savoir si les passagers étaient des femmes et des enfants; que ce qu'on disait de la déportation semblait invraisemblable(qui serait capable d'une telle horreur?).
RépondreSupprimerEnfin voilà: elle avait 20 ans, elle avait faim, elle ne pouvait pas aller danser, alors elle portait des lettres sans savoir ce qu'elles disaient et qui étaient les gens à qui elles les remettaient; qu'un jour elle s'est fait prendre et que l'officier allemand devant qui on l'a menée l'a sermonnée et a déchiré les lettres sans les ouvrir en lui disant "Je ne vous ai pas vue et je ne veux plus vous revoir".
Et d'autres choses quotidiennes qui arrivaient (et que je raconte sur mon blog (rubrique Ma Liberté de penser).
Dans notre famille dont les hommes étaient absents pour cause de guerre précédente, on ne s'occupait pas de politique: il fallait vivre et manger et faire manger la famille et on n'y arrivait pas toujours.... c'était à Nancy, en Lorraine.
Joli et émouvant témoignage, merci Almanachronique...
SupprimerBonjour Jeanmi
RépondreSupprimerUne question bien grave et surtout impossible d'y répondre objectivement car les décisions auraient surement être prises au coup par coup ..(enfin pour moi j'entends bien !)
Bonne journée à toi
Bises
Il est effectivement très difficile de savoir ce que l'on aurait fait, d'autant plus que je pense que bon nombre de choix ont été dictés par des c0ncours de circonstances.
RépondreSupprimerEst ce qu'on choisit jamais vraiment quoi que ce soit ? ...... Ou ne fait on qu'adhérer à la fatalité qui nous gouverne inconsciemment simplement pour pouvoir nous croire libre ? ......... Ce destin qui est le notre et auquel nous ne saurions échapper , nous feignons de le choisir pour pouvoir nous croire libre ........
RépondreSupprimerBonsoir cher Jeanmi,
RépondreSupprimerLa question piège, mais effectivement très bonne question.
C'est devant le fait accompli que l'on décide, c'est souvent spontané.
Je ne sais pas comment je réagirais. Je pense qu'il faut le vivre pour avoir une réponse.
J'espère que tu te remets bien.
Bonne soirée et bon week-end, bisous.
Je passe te dire bonjour et je sors je repasse plus tard
RépondreSupprimerbisou et à tout à l'heure
Et pourquoi n'y aurait-il pas plus d'une lecture....
RépondreSupprimerBonne question. Avec le recul, quand on ne l'a pas vécu, c'est toujours facile de dire : moi j'aurais fait comme ça... Mais quand on est au cœur des évènements c'est sûrement autre chose. D'ailleurs, dans la vie quotidienne, celle de maintenant, où nous n'avons pas vraiment de risques pour notre vie, des tas de gens sont "coupables" de petites (ou de grandes) lâchetés. Comme d'autres font des choses formidables alors que rien ne les y avait préparé. Et des fois, ce sont les mêmes !
RépondreSupprimerMerci de ton passage sur mon petit blog (d'ailleurs je me demande bien comment tu es arrivé là ?) et de ton commentaire dont j'ai bien senti tout le "mordant" ;-)
MISS MM de la Bahutière
Pour moi, une question sans réponse !
RépondreSupprimerTant de critères peuvent expliquer une attitude, environnement familial, et scolaire par exemple.
Je crois surtout comme aujourd' hui, que pour le peuple il n' est pas facile d' agir, et de savoir la vérité entre toutes celles qu' on nous présente !
Bonne journée
Amitié
Bonjour
RépondreSupprimerJe me demande si tous les français savaient que l'on déportait et qu'on exterminait les juifs?
Il y aura toujours des pour et des contre d'ailleurs il suffit de voir l'élection présidentielle où les deux candidats sont proches des 50%!
Dans ma famille le grand père a fait la guerre de 14-18 et ensuite il est entré dans la résistance et il est mort dans la misère.
Bonne journée
Il y a toujours une bonne raison de s'engager dans le bon camp.
RépondreSupprimerBonne journée
Marie-Ange
Je t'envie, car chez moi pour accéder aux bords de mer, il faut être très courageux, sinon c'est sûr qu'il n'y a rien de mieux ni de plus beau
Et moi, je cherche toujours la réponse. Nous autres Américains qui menent des vies assez "facile" (si vous voulez), n'avons pas besoin d'y penser. Mais la question la plus grande que vous posez existe. Que aurais-je fait? Que ferais-je?
RépondreSupprimerJe voudrais vous remercier de m'avoir laissée un gentil commentaire sur mon blog! Moi, je crois que si je "fête" tout ce qui est bon, gentil, doux et ce qui évoque l'imagination, je cultive un "jardin" de bon dans le monde où j'habite où la prochaine géneration aura du courage. Je suis institutrice de français. Qu'est-ce qu'on peut faire de mieux?
BONNE JOURNÉE, Monsieur! Anita
Bonsoir Jeanmi
RépondreSupprimerje me rends compte qu'on pose toujours la question de la participation dans les conflits du bon ou du mauvais côté, au niveau du pays ou de la région,
mais malheureusement on continue á voir la guerre, les tortures, la misère dans d'autres continents, et avec toutes les informations et tous les films même en direct, cela ne nous empêche pas de dormir, on continue notre petite vie transquile, sans nous sentir trop concernés
alors je pense que c'était la même chose au niveau Europe tant que les choses étaient assez lointaines, les gens disaient qu'ils ne savaient pas ce qui se passaient ou qu'ils ne croyaient pas que de telles horreurs pouvaient exister,....
aujourd'hui on n'a même pas cette excuse, mais que faisons-nous ?
Certes, Jeanmi, on peut toujours se poser la question sur ce que l'on aurait fait dans le passé si si et si. Mais cela ne sert à rien. Mieux vaut se dire "Aujourd'hui, que puis- je faire? ". "Que me reprochera-t-on dans 50 ans de n'avoir pas fait?". Choisir ce que l'on doit faire, c'est aujourd'hui, pas hier.
RépondreSupprimerIl faut être au pied du mur pour savoir ce qu'on ferait. Bonne fin de semaine, amitié
RépondreSupprimerBonjour Jeanmi,
RépondreSupprimerDifficile de répondre à cette question, même aujourd'hui je ne sais pas ce que j'aurai fait. Au fond de moi, j'espère que j'aurai fait le bon choix, mais quel était le bon.Il n'y a pas très longtemps à la fin des années 90, on n'a pas bougé quand les gens se faisaient massacrer dans l'ex-Yougoslavie, finalement on laisse faire. Parfois une manif à Paris pour soulager sa conscience, mais ça ne va pas plus loin.
Donc, je ne sais pas ce que j'aurais fait.
Passe une bonne fin de journée.
Je pense que la pression des évènements et le sens dans lequel elle s'exerce déterminent les choix que l'on fait.
RépondreSupprimerBien malin -surtout bien présomptueux- qui peut dire "moi, j'aurais été un héros.
Celui qui a actionné le signal d'alarme avant que le train ne déraille sur des rails sciés à l'explosif par des "terroristes" était il plus ou moins un héros que celui qui s'est sacrifié pour que ceux qui lui ont fait confiance puissent continuer à vivre ou que celui qui voulant éviter de voir sombrer le pays dans la barbarie raciste et totalitaire y a laissé la vie ?
Alors qu'un cousin de ma moitié finissait en pain de savon pour cause de "juiverie avérée", ma mère m'a dit qu'à ces moments, jeune mariée, alors que son premier mari venait d'être tué au cours d'un accrochage entre résistants et occupants, "tu sais, à propos des juifs, on n'a pas cru, on ne pouvait pas croire, il était impensable qu'on massacrât des gens par millions simplement parce qu'ils étaient juifs... Personne ne pouvait croire ça..."
Alors...
Difficile de savoir ce que j'aurais fait à l'époque, il faudrait que je me propulse en arrière. J'aurais eu quel âge ? Aurais-je été un enfant ou un adulte ou une vieille femme ? Trop de questions, je ne sais pas mais on peut toujours y réfléchir. Bon après midi.
RépondreSupprimerJe me demande souvent, moi aussi, ce que j'aurais fait. Vrai qu'on peut se tromper, être sincère et se tromper. Mon père a connu un "rexiste" convaincu en Belgique, qui s'est fait finalement fusiller. Mais il pensait vraiment agir comme il le fallait.
RépondreSupprimerJe pense aussi que la positon de nos proches joue: soit on est comme eux, soit on en profite pour se distancier, faire autrement. Je suppose que, comme mon père et mon grand-père (ceci était en Belgique) mes convictions m'auraient conduite vers la résistance... Mais qui sait?
Bon sujet de philo : "qu'aurai-je fait ?"
RépondreSupprimerJ'ai commencé par poser la question à ma mère qui avait 17 ans en 44. Elle n'en pensait pas grand-chose. Elle a vécu au fin fond de la cambrousse et dit n'avoir vu qu'un seul allemand.
Nous venons d'apprendre récemment que mon oncle qui vient de recevoir la médaille du mérite, a fait partie de la résistance dans le Morvan, il est tellement modeste qu'il n'en avait jamais parlé, même pas à sa sœur.
J'habite la petite ville où Pétain et sa clique avaient élu domicile. C'est dire comme ma petite ville attirent les touristes, avides de connaitre ce sale moment du passé, bien plus que par son eau.
Pendant environ 4 mois, récemment, j'ai vu sur une chaine de télé, les témoignages de vichyssois qui ont raconté ce qui se passait à Vichy, témoignages très, très intéressants. Ca m'a passionné, j'en ai appris des choses. J'ose croire qu'un jour, ces témoignages feront partie de l'histoire.
Ils ont raconté avoir croisé souvent Pétain dans les rues, gentil bonhomme, caressant la tête des enfants (encore en août 44, on croyait encore en lui)...Comment ne pas faire confiance en cet homme là, auréolé par son passé !
Une dame qui ne pouvait pas le piffrer a dit qu'il les avait abusés, elle dit que si ça avait été Laval à la place de Pétain, les français auraient réagi différemment, mais, aucun dit n'avoir su ce qu'il advenait des prisonniers.
Je me demande même si Pétain le savait..Si lui savait, dans ce cas, De Gaulle le savait aussi, les alliés aussi.
Nous avons vu la fille de Jean Zay raconter comment son père avait été déporté et comment il avait été dénoncé, comment il est mort. (Jean Zay qui va rejoindre le Panthéon).
J'ose croire que jamais, je n'aurai fait partie de ces pleutres qui dénonçaient leurs voisins.
Plus près de nous, qui s'est soucié des tutsis massacrés par les hutus, dans l'indifférence générale !
Que peut le peuple ! En qui peut-il croire ? En qui peut-il faire confiance, si ce n'est en ses convictions propres et en son propre jugement.
J'ai eu l'honneur, la semaine dernière, d'être présenté par un ami à la fille de Jean Zay. Il fût, entre autre, le fondateur du festival de Cannes qui devait se tenir en 1940...
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